Un putain de salopard #1
Dans la jungle brésilienne débarque Max. Sac à dos et deux photos anciennes dans ses poches montrant chacune un homme différent. L’un des deux est son père, mais il ne sait pas lequel. Sa mère vient de décéder sans lui révéler l’histoire de sa naissance, alors il est bien décidé à faire la lumière dessus. Dans un coin reculé, Max rencontre deux jeunes infirmières et leur copine délurée, installée là-bas. Mais dans cette jungle, outre des fauves et des serpents, on croise aussi toute une faune de mâles violents, qui exploitent les terres comme les femmes…
Une nouvelle série de Régis Loisel est toujours un événement. L’auteur de La Quête de l’oiseau du temps ou de Magasin général revient cette fois au scénario d’un feuilleton contemporain, qui démarre comme une comédie, se poursuit comme un polar tranquille, puis prend des allures de thriller inquiétant, voire fantastique ! Il y a un peu de tout ça dans ce premier tome d’Un putain de salopard, très élégamment dessiné par Olivier Pont (Bouts d’ficelle), dans un style semi-réaliste enlevé. Et ce joyeux bazar est un peu à double tranchant : il fait passer un excellent moment de lecture tout au long de ses 88 pages, mais il semble aussi partir dans tous les sens. Surtout, Loisel prend vraiment son temps, au fil de scènes de vie désarmantes de simplicité et de réalisme, pour composer des personnages crédibles, et ne pas forcer l’action. D’accord, mais par moments, même si ce choix aide à se projeter et s’identifier, ça piétine un peu et les réparties se font un brin poussives. L’action s’accélère en fin de volume et dope de nouveau l’intérêt mais c’est un peu tard pour inverser totalement le sentiment d’impatience. Surtout que l’irruption du surnaturel semble alors une bien trop grosse ficelle… Malgré tout, une fois ce tome d’ouverture refermé, l’impression globale est plutôt positive et l’envie de lire la suite demeure forte. Il est fort ce Loisel, quand même…
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