Un roman de Jim Thompson illustré par Thomas Ott
Excellente idée et superbe résultat : l’éditeur suisse La Baconnière publie A Hell of a woman, un roman de l’Américain Jim Thompson illustré par Thomas Ott.
Jim Thompson (1906-1977) a écrit de nombreuses nouvelles et romans, rendus célèbres plus tard par leur adaptation cinématographique, comme Série noire d’Alain Corneau, Coup de torchon de Bertrand Tavernier, Les Arnaqueurs de Stephen Frears ou The Killer inside me de Michael Winterbottom. Il a également collaboré avec Stanley Kubrick sur L’Ultime Razzia et Les Sentiers de la gloire.
A Hell of a woman date de 1954, et a été traduit en France sous les titres Des cliques et des cloaques, puis Une femme d’enfer. Raconté à la première personne par son héros, il met en scène Frank Dillon, un vendeur itinérant et un brin parano, qui est pris dans un engrenage criminel entre son épouse, son patron et une jeune femme prostituée par sa tante…
Noir, très noir, et un peu fou, ce roman ne pouvait que séduire le dessinateur suisse Thomas Ott (R.I.P., 73304…), maître de la carte à gratter, habitué des récits muets et attiré par les faits divers. Pour A Hell of a woman, il produit des dizaines d’illustrations : sept couvertures, mises en page façon pulp, des vignettes agrémentant le texte (exemples ci-dessous), et quelques grandes images au noir et blanc hypnotisant.
L’association du texte hirsute de Thompson et des dessins cauchemardesques de Ott fonctionne à merveille. D’autant que le livre est ultra-soigné, avec sa mise en page efficace et vintage, incluant un cahier central détaillant la biographie de l’écrivain américain. Un délice pour amateur de roman noir.
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A Hell of a woman.
Roman de Jim Thompson illustré par Thomas Ott.
La Baconnière, 25 €, octobre 2014.
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Thomas Ott est un auteur plein de talent et intelligent. Tchèque, il a choisi d’aller s’établir en Suisse, mais il y a toujours du propos dans ses livres publiés chez Art moderne ou l’Association.
Vous aimez la bande dessinée de qualité, vous en avez marre de ces livres mal torchés à la va-vite, avec des scénarios déprimants et parfois foutraques? Bien souvent, les jeunes auteurs confondent exhibition et scatologie avec respect du lecteur, pour lequel l’achat d’un livre devient un investissement de plus en plus lourd à supporter, compte tenu de la diminution du pouvoir d’achat suite à l’augmentation des prélèvements et des impôts. Mais avec Thomas Ott, j’ai toujours été ravi: l’homme est peu loquace, la plupart de ses BD sont sans paroles…. mais les images parlent d’elles-mêmes! Quel travail il accomplit sur des cartes à gratter! Je vous en recommande la contemplation!
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