Un soleil entre des planètes mortes
Barbro, quinquagénaire suédoise discrète et mal dans sa peau, décide de partir pour Tromsø, au nord de la Norvège, sur les traces de son héroïne préférée : la protagoniste du roman Alberte et Jacob. Dans ce classique de la littérature scandinave, une jeune fille issue de la bourgeoisie provinciale se libère peu à peu des carcans d’un quotidien qu’elle juge trop morne. Le récit alterne entre le pèlerinage de Barbro dans une ville qui lui est étrangère, et les sauts dans la Norvège des années 1920, celle d’Alberte et de son désir d’aventure. Au fil des pages, le lecteur est amené à faire un parallèle entre les deux femmes, qui voient toutes les deux leur destin transformé par une rencontre…
Quatrième album publié en France de l’auteure et peintre suédoise Anneli Furmark (Peindre sur le rivage, Hiver rouge), Un soleil entre des planètes mortes surprend d’abord par son graphisme, mélange de crayonné, d’encre et d’aquarelle. Ce style sied particulièrement bien aux représentations de paysages, et le choix d’alterner entre les nuances sombres pour le récit d’Alberte et les couleurs vives lorsque l’on suit Barbro est également judicieux.
Le double récit mêlant une histoire originale à des extraits d’une œuvre littéraire aurait pu fonctionner, si ce n’est qu’on a bien du mal à se passionner pour l’histoire de Barbro. Il eut peut-être été préférable de donner une plus grande place à la ville de Tromsø, à la situation pourtant si particulière (sur une île au nord du cercle polaire), plutôt qu’aux pérégrinations d’un personnage auquel il est difficile de s’attacher. Cette rencontre manquée avec la protagoniste déçoit d’autant plus que les passages tirés d’Alberte et Jacob sont plutôt réussis. Résultat, le lecteur aura davantage l’envie d’aller découvrir cette autre œuvre plutôt que de continuer celle qu’il a entre les mains…
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