Fumio Obata raconte avec beaucoup de justesse et de sensibilité la difficulté de perdre ses parents, et les questions que se pose une femme moderne cherchant à définir sa place dans la société et sa famille. Tant et si bien que l’on est surpris de constater que le récit est raconté par une homme. La narratrice qu’il a choisie est la jolie Yumiko. Cette Japonaise d’une trentaine d’année s’est exilée à Londres pour faire le métier de ses rêves. Avec détermination, elle a réussi à fonder un cabinet de graphisme, mais malgré son succès, un malaise persiste. Pour s’intégrer, elle a consciencieusement évité ses compatriotes et son pays. La mort soudaine de son père va l’amener à revenir au pays, pour se confronter aux traditions et aux attentes de sa famille. Comment faire la part entre ce que l’on veut vraiment et ce que notre famille attend de nous ?

Les aquarelles douces et claires de Fumio Obata sont à l’unisson de cette introspection moderne tout en finesse, émouvante et subtile. Dommage que les passages sur le théâtre No restent hermétiques au lecteur et ralentissent le récit.