Par Tetsuya Toyoda, Kana, 12,50 €, septembre 2008.

Kanae a toujours voulu nager à contre-courant. Jeune femme indépendante, elle gère les bains publics de ses parents. Mais indépendance ne signifie pas que l’on recherche la solitude, et encore moins qu’on est taillé pour la supporter. Kanae attend des nouvelles de son mari, disparu depuis plus de deux mois. Enlèvement? Accident? Adultère? Le mystère demeure et Kanae se laisse aller nonchalamment à la nostalgie.

Placé sous le signe de l’eau, Undercurrent est un manga zen et onirique sur le temps qui passe, tel un courant contre lequel on ne peut lutter, rappelant en cela les œuvres du maître Jiro Taniguchi (Quartiers lointains). Ce drame réaliste est construit comme un véritable story-board de film, où même les ralentis sont suggérés. Il impose ainsi un rythme quasi hypnotique où chaque geste, chaque sous-entendu, chaque surface d’eau troublée, sont brossés avec un graphisme minutieux. Soutenu par une galerie de personnages hauts en couleurs – un détective en loques, un monolithique employé des bains, et un grand-père franchement libidineux -, Undercurrent verra sa conclusion au bord de la mer, symbole de nouveau départ pour tous ces protagonistes. Une œuvre sensible et mature, sélectionnée au prochain Festival d’Angoulême…

Kara

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