Undertaker #1
Jonas Crow, croque-mort, sillonne les pistes du grand Ouest en quête de maccabées. Eh oui, son gagne-pain, assez lucratif d’ailleurs, c’est d’enterrer les morts. Sa nouvelle mission : organiser les funérailles du richissime Joe Cusco, propriétaire en fin de vie de la mine d’Anoki City. Seulement voilà, ce dernier compte bien rejoindre l’au-delà les poches littéralement pleines d’or, sans égards pour tous les mineurs de la ville. Jonas Crow, lui, se balade avec quelques colts en bandoulière. Étrange pour un « undertaker »…
Déjà convaincant avec Asgard, le duo Xavier Dorison/Ralph Meyer revient avec un western à l’ambiance tendue, sur fond de luttes sociales, de mort et d’appât du gain. Pour héros, un croque-mort mystérieux dont les intentions sont encore floues. En 56 pages bien denses, les auteurs réussissent un exercice difficile dans un genre très balisé. Là encore, mais Xavier Dorison nous y avait habitués (HSE, W.E.S.T., Long John Silver…), le scénariste campe des personnages forts, à la psychologie mystérieuse et solide, et tisse un scénario intrigant, que le dessin de Ralph Meyer épaissit en plongeant dans une ambiance aride par son trait dense et lisible. Dans un registre grand-public rendu compliqué par l’abondance des sorties, le duo Dorison/Meyer réussit donc l’exploit d’enthousiasmer encore pour une forme classique. Il ne suffit pas de grand-chose en apparence : un scénario solide, des dialogues vifs et justes, un dessin plaisant et sans fausse note (sauf la case 3 p.12!) et un rythme enlevé… Alors oui, pas d’une folle originalité mais parfaitement exécuté, Undertaker et son suspense bien dosé parviennent à l’essentiel : nourrir l’impatience pour le prochain tome.
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