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BoDoï, explorateur de bandes dessinées – Infos BD, comics, mangas | December 22, 2024















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Une révolution nommée Garo (1964-1974), l’expo manga de l’année

22 août 2011 |

Une révolution nommée Garo 1964-1974 : voilà l’exposition manga la plus intéressante qu’il était possible de voir ces derniers mois en France. BoDoï ne pouvait pas passer à côté de cet événement !

Garo_01Cette exposition gratuite, qui se déroulait du 7 juin au 9 juillet 2011 à l’Espace Japon à Paris, a rendu un joli hommage à un magazine de prépublication de manga majeur de l’après-guerre. Il s’agit du pionnier Garo, le principal foyer de l’avant-garde japonaise, créé par Katsuichi Nagai dans le but de publier la série Kamui Den de Shiratô Sanpei (Garo est d’ailleurs le nom d’un des personnage de Sanpei), ainsi que des jeunes auteurs, en leur laissant la place et la liberté dont ils avaient besoin pour s’épanouir.

Garo_34Principalement centré sur la première décennie du magazine (la plus bouleversante), le parcours proposait une bonne cinquantaine d’ouvrages à contempler sous cadre, les livres eux-mêmes, vieux de plusieurs décennies, n’étant pas en état d’être consultés. Néanmoins, plusieurs couvertures magnifiques et pages intérieures étaient visibles. Dans lesquelles on décelait tout ce que ce mensuel donnait à voir et à lire.

1964 est l’année de sortie du premier numéro. Mais c’est aussi cette année-là que le Japon accueille les Jeux olympiques, devient membre l’OCDE, met en service le Shinkansen (train à grande vitesse), et enreigistre une croissance économique spectaculaire. Lors de la décennie qui suit, le Japon prend d’ailleurs de plus en plus d’ampleur sur la scène internationale. Parallèlement, Garo se développe (tirage de 80 000 exemplaires par mois à la fin des années 60) alors que le manga est en plein essor et devient plus adulte. Garo_37« Ce magazine est un véritable trésor, il fait partie du patrimoine culturel japonais« , commente une visiteuse japonaise interrogée. Loin d’être une utopie, ce qu’elle dit se révèle bien vrai. Toute la richesse, l’énergie et l’audace qui ressortent de cette exposition prouvent que ce magazine avait un potentiel hors du commun.

Notons que l’exposition laisse aussi une place au magazine concurrent COM lancé par Osamu Tezuka, 3 ans seulement après le premier numéro de Garo. En effet, toujours prompt à relever un défi, le mangaka lance le pari de proposer des histoires plus matures suite au succès grandissant du magazine. Il y publiera entre autre Phénix, l’oiseau de feu, une de ses oeuvres majeures (et même sa meilleure selon lui).

Enfin, cette exposition a le bon goût de se terminer par une mise en avant du magazine français Le Cri qui tue lancé par Atoss Takemoto (alias Motoichi Takemoto). Ce titre précurseur a publié dans l’Hexagone, dès 1978, des auteurs à présent incontournables tels que Osamu Tezuka, Yoshihiro Tatsumi, Takao Saito ou Shôtaro Ishinomori.

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Shiratô Sanpei avait le droit à une grande mise en avant, grâce à sa série emblématique Kamui Den (publié chez Kana):

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Yoshiharu Tsuge (L’Homme sans talent) et Seiichi Hayashi (Elégie en rouge) étaient en bonne place et salués pour la constante amélioration de leur trait:

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– Des planches de l’auteur fétiche des éditions Cornélius, Shigeru Mizuki (Opération Mort, Nonnonba, Kitaro…):

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– Quelques pages de Yoshihiro Tatsumi (Une vie dans les marges, L’Enfer, Good bye…), fer de lance du magazine précurseur du gekiga.

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– Vitrine présentant le premier numéro ainsi que des ouvrages annexes à Garo. On y trouvait un recueil de textes, un volume célébrant les 20 ans du magazine et les mémoires du rédacteur en chef:

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Garo était également un mensuel qui laissait une large place à la critique dans ses pages et dans des recueils de textes:

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– Quelques couvertures suffisent à montrer la diversité de ton et de traits que proposait ce mensuel:

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– L’espace n’étant pas infiniment extensible, l’exposition s’est centrée sur les auteurs piliers de ce magazine. Espace Japon a tout de même tenu à présenter succinctement les autres artistes qui ont publié dans Garo. Pour vous faire une idée, voici quelques noms de mangakas publiés en France et qui ont émergé grâce à ce magazine d’exception: Shin’ichi Abe (Un gentil garçon, Les amours de Taneko et autres histoires…), Shôhei Kusunoki (La Promesse), Suehiro Maruo (La Chenille, L’Île Panorama…), Kazuichi Hanawa (Dans la prison, Tensui – l’eau céleste…), Susumu Katsumata (Neige rouge), Ryôichi Ikegami (Sanctuary, Crying Freeman…), Usamaru Furuya (Je ne suis pas un homme, L’Âge de déraison, La Musique de Marie…), Kiriko Nananan (Rouge bonbon, Blue, Everyday, Water…).

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– La mise en perspective avec la revue COM :

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– Enfin, voici l’espace consacré au magazine français Le Cri qui tue. On pouvait y voir les 6 numéros, quelques agrandissement de planches et feuilleter les deux premiers numéros:

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Photos © BoDoï

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