Une saison à l’ONU
Après cinq années au Proche-Orient, Karim Lebhour s’installe à New-York, en tant que correspondant à l’ONU pour RFI. Aux premières loges, il est le témoin privilégié d’un grand nombre d’évènements dont l’organisation est le théâtre : des grands noeuds de la diplomatie mondiale aux petites mésaventures insolites, toutes ces péripéties ont leur importance, symptomatiques du délicat maintien de la paix et de la sécurité à l’échelle planétaire.
Karim Lebhour avait déjà livré un reportage sur l’ONU pour La Revue Dessinée, il y a quelques années, avec James et Thierry Martin. Il renouvelle l’exercice en condensant son séjour de 4 ans au siège de New-York en quelque 200 pages, pour décrypter ses mécanismes sans prétendre être exhaustif. Il décrit l’usine à gaz de cette organisation, aux locaux aussi complexes que les discussions au Conseil de sécurité, où les grandes puissances votent pour leurs intérêts sans s’embarrasser de la détresse de certains petits pays, souvent mis de côté.
Le lecteur n’est jamais perdu grâce à des explications claires et précises mariées à une excellente mise en scène. Les planches monochromes et efficaces, proches des Chroniques de Guy Delisle, ne manquent jamais de transformer les engrenages structurels de l’ONU en jolies métaphores. Malgré tout, le regard profondément humain de l’auteur, permet d’apporter de l’humour et de la légèreté aux témoignages les plus préoccupants. Si bémol il y a, il survient au niveau du rythme, car l’alternance entre les anecdotes et les détails techniques se fait parfois de manière maladroite, nuisant quelque peu à la fluidité. Cette Saison à l’ONU demeure néanmoins un témoignage pertinent sur la diplomatie mondiale, pour qui souhaite comprendre les enjeux géopolitiques récents de plus près.
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