Une soif légitime de vengeance #2
Suite et fin pour le très très noir récit signé Rick Remender et André Lima Araujo, et l’horizon ne va pas en s’éclaircissant. Le bien intentionné Sonny, brave type qui, en voulant intervenir dans une sale histoire de chantage, s’est fourré dans un sacré guêpier impliquant tueurs à gages (vraiment) sadiques et ordures au bras long (vraiment) abjectes. En cavale, il se planque avec un jeune garçon. Mais l’accalmie ne dure qu’un temps et le chapelet d’horreurs qui les attend tous les deux est un peu annoncé par la couverture sinistre de ce tome 2 qui ne fait pas de cadeau au lecteur.
Les deux auteurs continuent de faire le choix de l’aridité de mots, d’explications, mais pas d’action et de suspense. André Lima Araujo excelle à découper ses scènes pour installer la tension avant de porter l’estocade en une case choc, mais il est aussi fort dans les nécessaires respirations entre deux apnées de violence. Une soif légitime de vengeance ne fait pas de sommation avant de délivrer les coups et tape fort, la brutalité franchissant un cap dans ce deuxième acte. Le vice des méchants n’a pas de limite mais tout se paye et il y a une rage cathartique dans le scénario implacable de Remender qui, comme chez Garth Ennis dans le récent A Walk through hell, trouve sa racine dans un ras-le-bol manifeste à l’égard des pertes de repères moraux d’une certaine Amérique. L’ami Rick règle ses comptes et se fait plaisir dans la dernière séquence, avec une soif légitime de voir le sosie d’un ex-président passer symboliquement à la caisse.
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