Une touche de bleu #1
Ruriko a quelque chose qui la distingue des autres élèves de son lycée. Ce n’est ni sa jovialité, son ouverture aux autres ou ses talents au volley-ball. Non, c’est une tache bleue sur le visage, autour de l’oeil et qui remonte sur la tempe. Une marque de naissance un peu comme un hématome estompé. Qui ne paraît pas la gêner outre-mesure. Du moins en apparence… Sa rencontre avec son nouveau professeur principal, tout jeune enseignant, va la chambouler plus qu’elle ne l’avait imaginé. Car le ténébreux M. Kanda est séduisant et mystérieux, déjà. Et parce qu’il lui avoue souffrir de prosopagnosie, un syndrome qui fait qu’il ne peut distinguer les visages, tous flous et informes à ses yeux. Mais de Ruriko émane, pour lui, une aura bleutée…
Inaugurant la nouvelle collection Shojo+ des éditions Glénat, cette romance lycéenne réussit à bien équilibrer le côté fleur bleue et la réflexion sur la différence. Bien sûr, on retrouve tous les ingrédients de la bluette adolescente – qui n’est d’ailleurs pas du tout cantonné à un public féminin – mais le face-à-face entre la lycéenne au visage maculé et le prof qui dissimule sa déficience permet à l’autrice d’aborder les sujets de l’exclusion, du harcèlement, de la déscolarisation, de la confiance en soi et dans les autres. Dans une intrigue classique et linéaire, très efficace. Doté d’un trait fin plutôt charmant, le manga n’évite pas quelques poses caricaturales et un abus de gros plans. Mais c’est aussi le genre qui veut ça, et on ne peut pas dire que Nozomi Suzuki se laisse aller à la facilité. Voilà donc un premier tome intéressant et souvent touchant, qui saura séduire les ados.
AONI, FURERU © 2018 Nozomi Suzuki / Futabasha Publishers Ltd.
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