Par Cati Baur. Delcourt, 14,95 €, le 4 février 2009.

Marie en a marre. De son train-train de prof d’anglais, de Paris, de son mari et même parfois de son fils Martin. Alors elle décide de tout plaquer. Au retour des sports d’hiver, sur une station d’autoroute, elle fausse compagnie à sa petite famille et s’embarque avec un routier, direction l’Italie…

Sur un sujet proche de celui de Lulu femme nue, d’Etienne Davodeau, Cati Baur emprunte des chemins aussi légers que la fumée des cigarettes de son héroïne, suivant pas à pas l’errance de cette femme sans but. Marie voyage ainsi de l’Italie à Saint-Barth en passant par la Suisse, couche avec des inconnus, boit des coktails, ment, vole un peu, sans autre objectif que de se laisser vivre. Bien sûr, la culpabilité la ronge, mais c’est son journal intime qui en fait les frais. Plutôt introspective, sa balade vers la liberté laissera sans doute certains lecteurs sur le côté de la route, tant l’identification avec ce personnage est malaisée. La faute peut-être à un abus de grandes cases trop vides – pourtant habitées de dessins doux et pastel – et à une narration trop peu dense. Mais cette épaisse bande dessinée qui s’avale très vite tire sa force de la question posée: peut-on réellement tout abandonner pour changer de vie?

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