Vagin tonic
Quand, au tournant de la trentaine, Lili Sohn doit faire face à un cancer et subit une ablation des seins, elle réalise qu’elle connaît mal son corps, et en particulier son appareil génital. Elle livre aujourd’hui Vagin tonic, fruit de ses réflexions et recherches sur la chose, qu’elle nomme sans prétention « [s]on petit guide décontracté de la foufoune ». A l’heure du mouvement #metoo et de la prise de conscience de la dévalorisation des femmes par la société, rien que de très logique.
Le ton est à la fois léger et sérieux, l’album cherchant à instruire sans prise de tête. Pleine de bonnes intentions, l’auteure commence par des généralités sur la perception de la femme — « c’est quoi être une femme ? Alors ? Hein !? ». Las, elle enchaîne les platitudes, alignant les idées reçues dans le but louable de les démonter, mais sans vraiment réussir à porter un propos.
La suite, plus intéressante, n’est toutefois pas passionnante. Lili Sohn détaille certes des réalités physiologiques mal connues, et c’est bienvenu. Mais ces bonnes intentions pâtissent d’une mise en scène très peu élaborée, et d’un trait basique, répétitif, aux couleurs flashy. Pour creuser le sujet d’une façon plus satisfaisante, on lira plutôt les albums de la Suédoise Liv Strömquist (notamment L‘Origine du monde, sur ce thème précis) ou Les Joies d’en bas, essai réjouissant des médecins norvégiennes Nina Brochmann et Ellen Stokken.
Publiez un commentaire