C’est parfois au moment où l’on s’y attend le moins que surgit l’amour. Ce n’est pas Ichika qui vous dira le contraire : elle a rencontré l’âme sœur lors de l’enterrement de sa grand-mère ! Et pour une surprise, c’est une surprise. Elle qui attendait le bon moment et la bonne personne pour ouvrir son cœur a eu le coup de foudre pour une sombre inconnue, une fille qui se révèle également être une vampire.

Face à cette histoire d’un auteur de 37 ans qui a commencé sa carrière dans les mangas pornographiques mettant en scène des jeunes filles, on entame cette lecture avec de sacrées réserves. Heureusement, Akili semble prendre un tout autre chemin dans cette série. C’est en tout cas ce que laisse augurer ce très chouette premier tome qui arbore une énergie feel-good décomplexée qui fait du bien. Il y a à la fois de la romance, de l’humour, de l’action, du fantastique, du suspense, des passages étonnants et un ton qui laisse augurer nombre de surprises et rebondissements. À l’avenant, le graphisme du mangaka est particulièrement charmant. Sa ligne claire, ses tramages et aplats nets, se marient bien avec ses planches épurées sans accuser son manque de décors. Si l’on ajoute à cela son sens aiguisé de la narration, une petite ambiance et un esthétisme à la Shūzō Oshimi, difficile de ne pas tomber sous le charme.

On est vraiment curieux de voir comment tout ce qu’il a mis en place dans ces premières pages va tourner tant les pistes ouvertes dans ce premier tome sont multiples et prometteuses. On espère surtout que la surprise ne soit pas de celles qui pourraient marquer l’arrêt pur et simple de la série en France. En tout cas, le titre paraissant chez Akata, éditeur probe, engagé et exigeant, il faudrait vraiment que le dérapage soit sacrément incontrôlé pour qu’il ne parvienne jusqu’à nous.

VAMPEERZ © 2019 Akili / SHOGAKUKAN – Traduction : Vincent Marcantognini