Van Gogh
De Londres à Auvers-sur-Oise, en passant par la Hollande et la Provence, Vincent Van Gogh cherche la lumière dans les paysages, mais aussi dans son esprit. Parfois, il la saisit sur ses toiles, mais trop souvent, elle lui échappe. Dans des rencontres sombres, des relations toxiques et dans ses propres tourments, qui le conduisent à se faire du mal. Jusqu’à la fin.
On craignait une énième biographie de Vincent Van Gogh, il n’en est rien. Danijel Zezelj tente plutôt de pénétrer l’âme torturée du peintre, en illustrant une quinzaine de ses lettres envoyées à son frère Théo ou à des proches, qui expriment tantôt un émerveillement face au monde et à ses couleurs, tantôt une angoisse dévorante. Il choisit pour cela – et c’est osé quand il s’agit de raconter un artiste qui a su dompter la couleur – de grandes planches muettes en noir et blanc. Un graphisme tranché et rageur, crépusculaire évidemment, magnifié par le grand format choisir par Glénat. Les spécialistes de l’oeuvre et de la vie de l’auteur des « Tournesols » reconnaîtront les lieux, les motifs, sa correspondance. Les moins aguerris seront davantage bousculés. Mais tous seront saisis par cette évocation puissante des dernières années – d’errance artistique et psychique – d’un homme qui n’a jamais su ou pu trouver sa place dans le monde, qu’à quelques moments fugitifs le pinceau à la main. Un album à la démarche audacieuse et au rendu magistral.
Publiez un commentaire