Elle est brune, séduisante, super forte à la bagarre et au tir, elle parle couramment plusieurs langues… Difficile de croire que Velvet Templeton n’est qu’une secrétaire. C’est pourtant sa couverture au sein de l’agence secrète ARC-7, sorte de MI6 ultra-confidentiel, employant la fine fleur des espions dotés d’un permis de tuer. Mais quand le plus fameux d’entre eux se fait abattre, et que le soupçon de l’existence d’une taupe dans l’agence se fait jour, Velvet tente de prendre les choses en main. Au risque de devenir une ennemie aux yeux de ses boss et collègues…

Auteur de Fatale, Criminal, Gotham Central ou Incognito, parallèlement à son travail acclamé sur des séries héroïques comme Captain America ou Daredevil, Ed Brubaker démontre à nouveau qu’il est un maître des ambiances noires, et des polars tordus. Ici, il mâtine son intrigue à la James Bond d’une atmosphère très sombre et violente, propre à des fictions d’espionnage comme MI:5. Le résultat est de haute volée, entre feuilleton d’action glamour et thriller poisseux où le mensonge est la règle et les assassinats un passe-temps comme un autre. Intelligemment découpé, avec ses allers-retours entre différents personnages et périodes, le scénario entretient un beau suspense en même temps qu’il assume un certain fantasme de l’espionnage, d’une vie qui mène ses protagonistes des geôles de Belgrade aux casinos monégasques. Au dessin, Steve Epting, complice de Brubaker sur Captain America, offre des planches époustouflantes au dessin réaliste brillant, aux cadrages dynamiques et aux ombres finement ciselées. Dès lors, Velvet se pose comme un divertissement haut de gamme, un pur moment de plaisir.