La cité de Venosa, spécialisée dans la production d’une drogue puissante, est assiégée. Mais elle tient bon. Pourtant, entre ces murs, le désordre semble imminent. Une bande de voleurs détrousse tout ce qui bouge, des individus pètent les plombs et massacrent sans raison le premier venu, un taxidermiste fomente un complot magique, et le pouvoir du Régent est remis en question. Venosa, c’est une cocotte-minute soumise à trop de pression…

Renouveler le genre fantasy est un pari presque impossible. Jouer la carte de l’humour décalé pour pervertir gentiment ses codes peut être une bonne option, prise avec réussite par Wilfrid Lupano et Relom dans Traquemage, par exemple. Ici, Olivier Milhiet (Caravane) tente le coup en composant un monde intéressant, surtout par la prééminence de la drogue et un vrai goût pour le gore. Il ne semble rien s’interdire, ni dans les grossièretés, ni dans les meurtres sauvages, ni dans les monstres dégoûtants qui vous dévorent les tripes. Mais ce n’est jamais rebutant, car l’humour est toujours présent, par des dialogues percutants et des tronches réussies. Et grâce à une intrigue savamment menée, développée en plusieurs fronts et jamais là où on l’attend.

Un vrai plaisir de lecture, drôle et mystérieux, pour amateur du genre. Et pour être honnête, ce n’est plus si souvent que ça arrive. Alors on fonce.

 

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