Par Eric Liberge, Eric Adam et Didier Convard. Glénat, 13,90€, le 3 octobre 2012.

A Versailles, la vie est une fête. Le Marquis Nicolas de Barberon, épris de Madame de Rosny, tente de la faire céder à ses charmes sans éveiller la méfiance de son mari. Dans ce merveilleux domaine, la cour vit en vase clos, ne pense qu’à festoyer et profiter des spectacles organisés à tout va.

Si ce premier tome de Versailles démarre de façon bien classique, à la manière d’une série historique traditionnelle du catalogue Glénat, le lecteur se rend rapidement compte — dès la 8e page — que quelque chose cloche dans ce monde parfait. Car le domaine du château est entouré de hautes grilles, et quiconque tente de les franchir finit électrocuté. De plus, les serviteurs de ces nobles personnalités, tous baptisés Robert, semblent reliés de façon électronique à une entité supérieure, et font finalement régner la loi parmi les puissants. Découvrant la prison dorée dont ils sont captifs, Nicolas et sa douce décident de s’en affranchir, quitte à se retrouver démunis dans un univers hostile…

Les scénaristes Eric Adam et Didier Convard (Petite mort en un acte, L’Assassinat du Père Noël) ont allié leurs plumes pour imaginer cette histoire étrange, intrigante, qui mêle ambiance historique et science-fiction. Le récit prend des détours inattendus et bienvenus, surprenant régulièrement son lecteur au détour d’une péripétie. Au dessin, Eric Liberge (Monsieur Mardi-Gras Descendres, Camille Claudel) offre une interprétation graphique assez classique de ces aventures atypiques. Il parvient toutefois à leur donner véritablement chair, rendant les personnages très expressifs. On emboîte donc volontiers le pas à ces derniers dans une odyssée volontiers troublante.

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