Verte
Verte, en voilà un prénom peu banal. Mais ce qui l’est encore moins, c’est que cette fillette dégourdie est la descendante d’une lignée de sorcières réputées. Coincée entre Ursule, une mère solitaire et obnubilée par l’avenir de sa fille, et Anastabotte, grand-mère bienveillante et fantasque, Verte a bien du mal à accepter sa différence et à se faire à l’idée de devoir grandir avec des pouvoirs magiques. Pour ne pas avoir à supporter seule ce lourd fardeau, Verte va transgresser les règles familiales et confier son secret à Soufi, un copain de classe avec qui le courant passe particulièrement bien. Le garçon va se retrouver un peu malgré lui embarqué dans une aventure qu’il n’est pas prêt d’oublier, et qui va le changer à jamais.
Après le Chat Assassin, le Journal d’Aurore, Tempête au Haras, Björn le Morphir ou encore Quatre soeurs, les éditons Rue de Sèvres poursuivent avec Verte leur travail d’adaptation en bandes dessinées des romans à succès qui peuplent le catalogue de leur voisin de palier, l’École des Loisirs. Verte est le premier volet d’une trilogie signée Marie Desplechin (vont suivre Pome et Mauve), qui nous raconte, sous couvert d’un récit teinté de sorcellerie et de fantastique, l’histoire d’une famille séparée et aborde des sujets graves comme la question de l’hérédité, la différence, la recherche d’identité, la tolérance et tout simplement l’apprentissage de la vie et la recherche du bonheur. Le passage en images, sous les coups de crayons de Magali Le Huche, est une réussite totale. Ceux qui connaissent déjà les romans ne se sentiront pas trahis par les choix graphiques opérés par cette illustratrice jeunesse prolifique et reconnue, qui fait ici une incursion remarquée dans l’univers du 9e art. Cependant, la densité de cet album, autant d’un point de vue du texte que des images, en fait un ouvrage à réserver aux jeunes lecteurs déjà aguerris. Après ce premier tome séduisant, on n’attend la suite avec impatience.
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