Vertical #1-2
Décidément, alpinisme et manga font bon ménage. Après la réussite du Sommet des dieux et d’Ascension, Vertical nous propose une troisième manière de raconter l’ivresse et la quiétude des hauteurs. Ici, le titre de Shinichi Ishizuka s’attarde sur Sanpo Shimazaki, secouriste bénévole dans les Alpes japonaises, mettant ses talents au service de la police locale. Où chaque intervention sera l’occasion de dépeindre les rêves et les contradictions de l’être humain.
Naturellement épanoui, souriant, Sanpo véhicule une joie de vivre très rafraîchissante. Cet alpiniste expérimenté a pourtant vécu suffisamment de drames pour devenir nihiliste, cynique et dépressif en même temps. À la place, quel plaisir que de suivre un héros portant ses blessures sans tomber dans le cliché de l’écorché vif ! Un personnage sobre, humble et d’une grande sensibilité, véritable miroir du trait de l’auteur qui, à mille lieues de l’emphase d’un Sakamoto ou du réalisme d’un Taniguchi, se montre simple, modeste et même un brin maladroit – c’est justement ce qui fait son charme et sa pertinence. Car Vertical n’est pas lisse. Les histoires sont humaines, réalistes, et les sauvetages ne s’achèvent pas toujours très bien… loin de là. Souvent remuant mais jamais pompeux, le titre parvient à émouvoir sans grands effets, par la simple justesse du ton. Le bon mot, la bonne image, au bon moment: ce talent rare dont peu d’auteurs peuvent se vanter.
Certes, la structure épisodique (grosso modo, un chapitre égale une intervention) et le manque de fil rouge ne plairont pas à tous, mais les autres dégusteront l’une des plus belles découvertes de ces derniers mois. Que l’auteur parvienne à tenir la distance et Vertical sera un futur classique !
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