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Vies parallèles

4 avril 2018 |
SERIE
Vies parallèles
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
24 €
DATE DE SORTIE
07/02/2018
EAN
2330092490
Achat :

Olivier Schrauwen, dont Le Miroir de Mowgli a récemment été réédité, est un auteur atypique qui, livre après livre, construit un monde fictionnel foutraque et ambitieux, s’appuyant avec humour et malice sur sa propre personne et ses propres obsessions. Dans le passionnant Arsène Schrauwen, il rejouait le roman d’apprentissage à l’époque coloniale, dans un jeu de décalage permanent entre passé et présent, action et mémoire, acteur et spectateur. Rebelote dans ce Vies parallèles, recueil d’histoires courtes fantastiques ou de science-fiction, hautement imprévisibles et sacrément portées sur le sexe.

vies_paralleles_image1En effet, que ce soit dans l’histoire d’une abduction par des petits gris venus de l’espace, l’évocation d’un univers hyperconnecté propice autant aux rencontres multiples qu’au cyberharcèlement, celle d’un futur en plein de crise de sens où l’on ne vit que pour jouir et raconter des bêtises, ou encore un récit d’exploration d’un monde nouveau, le style Schrauwen s’impose : facétieux dans le propos, provocant dans le graphisme (jusqu’où peut-on faire « moche » pour créer le décalage? la couverture volontairement atroce pose la question) et intelligent dans la réflexion sur le médium bande dessinée. En effet, l’auteur flamand bâtit un univers empli de personnages qui ont oublié certaines anciens comportements humains, au profit de technologies toujours plus avancées pour répondre aux besoins vitaux (faim, sexe, propreté, sommeil). Une base idéale pour une comédie, qu’il distord en s’appuyant sur des protagonistes au franc-parler pas toujours aimable, qui semblent en permanence se moquer du lecteur – ou des humains du passé, mais c’est la même chose. Car Olivier Schrauwen rend son livre faussement vieillot, pour simuler un vieux fascicule qui aurait été déterré par les générations du futur. Mais qu’on lirait dans le présent… Vous suivez? Non? Pas grave, l’idée est bien ici de créer une mise en abyme autant qu’un jeu de miroirs, de jouer avec les lignes, les transparences, les trames et les couleurs qui bavent, pour se perdre dans un monde halluciné et gentiment dépravé, plein d’autodérision pour l’homo sapiens. Ça ne ressemble à rien, et c’est pour ça qu’on aime.

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