Vijaya
Orpheline en perdition sur les pentes de l’Himalaya, Vijaya est sauvée par Prasad. Or, Prasad n’est pas humain : il est un gardien du sanctuaire, un lieu magique et isolé du reste du monde, qui accueille les créatures surnaturelles et les esprits de la Nature. En sauvant cette gamine, Prasad a transgressé une loi primordiale, celle de ne pas laisser entrer d’humain dans cette montagne sacrée, car les humains finissent toujours par se laisser submerger par l’Illusion, nuage d’envie, d’orgueil et de violence qui les ronge. Et ainsi pervertis, ils détruisent la planète, ne recherchant que leur profit immédiat. Mais le gardien, qui a renoncé à son immortalité en échange de la vie de Vijaya, croit en cette petite fille curieuse et têtue. Serait-elle le symbole de l’espoir qui demeure ?
Si la métaphore globale est évidente et peut-être un brin naïve – les jeunes générations au coeur pur ont une chance de sauver notre planète des bouleversements climatiques en cours –, ce conte accessible aux plus jeunes est très plaisant. Surtout parce qu’il prend son temps : David Jesus Vignolli développe une intrigue toute simple sur 180 pages, et laisse donc vagabonder son espiègle héroïne de longs moments au milieu d’étranges bestioles, mi-animales mi-végétales, tantôt rigolotes, tantôt hostiles, mais toujours dans un environnement d’une grande douceur. Son trait fin, noir et blanc et lavis sépia, tel un cartoon sans fioritures, mise sur l’expressivité et la lisibilité, et vise juste. Comme les dialogues, concis et sobres. Un chouette roman graphique tout public, aux préoccupations écolo dans l’air du temps.
Publiez un commentaire