Violette Morris #1
Elle est tenace, Lucie. Cette détective privée officie dans une période bien spéciale, juste après la Seconde Guerre mondiale, où moult familles recherchent leurs disparus. Un jour, sont retrouvés sous terre les corps d’une famille de collabos et de leur employée. Dans cette dernière, Lucie reconnaît une ancienne amie proche, Violette Morris…
L’occasion d’un long flashback éclairant : les deux femmes se sont rencontrées chez les soeurs, manifestant chacune un franc caractère. Celui de Violette, en particulier, fait des étincelles. La gamine s’affirme haut et fort, brille en cours de sport, fait la nique à l’arbitre. Tout en développant une amitié amoureuse avec Lucie, elle devient une athlète hors pair, boxant volontiers, nageant avec célérité. Ne se laissant rien imposer, ni défendre, parce qu’elle est une femme. Elle se marie toutefois, de mauvais coeur, mais mène son couple comme elle l’entend.
De cette vie — réelle — hors du commun, documentée par la spécialiste de l’histoire des femmes Marie-Jo Bonnet, les auteurs d’ Un maillot pour l’Algérie tirent un récit happant. Au scénario, Kris et Bertrand Galic piquent savamment la curiosité du lecteur, insinuant dès le début que leur (anti)héroïne se rangea au côté de la Gestapo pendant la guerre. Mais ils parviennent néanmoins à la rendre humaine, admirable, et surtout ambiguë. Au dessin, Javi Rey livre ses faits d’armes de façon claire et pêchue. Le trio réussit ce premier tome, qui donne efficacement envie de lire la suite du parcours chaotique de la trouble Violette.
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