Virgin Dog Revolution #1
Panique au Japon. Menées par Sadao, l’énigmatique homme-chien puceau (et nu), les espèces animales se rebellent contre les êtres humains. Désemparés, ils paient le lourd tribut de leurs maltraitances envers la nature. Une nouvelle ère se profilerait-t-elle, vide de tout homo sapiens ? Peut-être pas : derrière sa télévision, Yûji, un ex-catcheur sous stéroïdes, pense reconnaître en Sadao l’un de ses vieux camarades d’école… Est-il capable de le stopper ?
Oui, ce pitch est débile. Et pourtant, l’auteur étonne par le sérieux avec lequel il traite son sujet, s’appliquant à lui donner forme avec une minutie étourdissante (on approche du niveau de détail d’un blockbuster à la Last Hero Inuyashiki), tandis que ses personnages réagissent tous avec un premier degré qui ne peut que faire sourire. Il faut voir les attitudes héroïques et déterminées de Yûji, en pleine prise de catch acrobatique sur un animal enragé ! Quand il ne se retrouve pas à escalader un immeuble en string… Avec de telles excentricités, on aurait pu craindre que, passée la découverte, Virgin Dog Revolution parte rapidement en roue libre et se résume à un défouloir bien gras. Mais Shôhei Sasaki garde une ligne directrice claire et ne nous ennuie jamais, enchainant certes les séquences explosives mais dévoilant aussi petit à petit le passé et les motivations de Sadao – ce qui donne lieu à de nombreux coups de griffes contre les travers humains. Il faut dire que tout va très vite, la série ne comptant que deux tomes. La conclusion du premier rend d’ailleurs très, mais alors très curieux de la suite et fin…
Avec son concept perché et sa mise en scène impressionnante, Virgin Dog Revolution a de quoi satisfaire les lecteurs exigeants en matière, à la fois, d’originalité et de réalisation graphique. Telle une obscure série Z mélangeant horreur, érotisme (justifié) et critique de société qui bénéficierait miraculeusement d’une réalisation hollywoodienne. En bref, nous tenons là le successeur de Ladyboy VS Yakuzas !
© Shohei Sasaki / Kodansha Ltd.
Publiez un commentaire