Virginia #1 **
Par Benoît Blary et Séverine Gauthier. Casterman, 14,95 €, le 15 mai 2013.
En pleine Guerre de Sécession, sous l’uniforme sudiste, le taciturne Doyle manque sa cible et abat une petite fille. Depuis, le spectre de la gamine le hante. Il déserte, fuit dans un pays de ruines, de cadavres, de haine et de rancoeur. Mais peut-on vraiment échapper à ses fantômes?
Dans ce premier tome d’une trilogie, Séverine Gauthier délaisse le registre purement jeunesse de ses précédents albums (Coeur de pierre, Couette, Garance…), pour adopter un ton plus adulte, tout en restant accessible dès la pré-adolescence. À l’image de sa série Washita, elle arpente les terres américaines, du côté des Blancs cette fois, alors que la Nation se déchire. Et elle y ajoute une dose de fantastique via le fantôme de la gamine abattue, qui va tenter de remettre notre héros accro à la morphine sur le bon chemin. Avec ses crayons, pastel et aquarelle, Benoît Blary (décidément branché « guerre »: Vies tranchées, 20 ans de guerre) propose un graphisme original, tout en lumières, couleurs et ambiances éthérées, les judicieux choix de matières et de techniques se faisant toujours en lien étroit avec l’histoire. Néanmoins, on a du mal à se passionner pour cet album qui manque de densité narrative et de réelles surprises. Bien découpé et peu bavard (voire muet), il se lit de manière fluide et presque trop rapide : on arrive très vite à la fin et on se dit alors qu’il aurait peut-être mieux valu un gros volume unique que trois albums séparés. Car la frustration se mue ici en un certain désintérêt.
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