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Vivre vieux et gros

8 octobre 2013 |
SERIE
Vivre vieux et gros
DESSINATEUR(S)
SCENARISTE(S)
EDITEUR(S)
COLLECTION
PRIX
14.95 €
DATE DE SORTIE
17/04/2013
EAN
2756041521
Achat :

Michel est gros, roux, poilu, cruel, et a un problème de genre (il s’est longtemps appelé Carotte). Mais il a un but : manger le plus possible, en utilisant toutes les stratégies disponibles — tortures physique et psychologique comprises. Si, comme Michel, vous êtes un chat, celui-ci met à votre disposition un livre de développement personnel : Vivre vieux et gros, les clefs du succès, qui vous permettra assurément de tirer le meilleur de l’existence.

gros_1Derrière la patte de Michel, se cache la main féroce de sa maîtresse, Leslie Plée. Après les réussis Points noirs et sac à dos, sur ses affres d’ado en classe de 4e, et Moi vivant vous n’aurez jamais de pauses, autour de son expérience de libraire chez Cultura, l’auteure s’éloigne de l’autobiographie pour se glisser dans la peau de Michel. Le gras félin, qui était déjà le héros de quelques pages de son blog , voit sa vie intérieure complètement décortiquée : ses haines (le vétérinaire et les enfants), ses amours (manger), ses fantasmes (manger)… L’animal donne aussi des conseils pratiques (l’art d’être un bourreau avec ses maîtres ou comment soigner son pelage).

Graphiquement, on retrouve le style efficace de Leslie Plée : des vignettes simples, presque sans décors, et des gags de situation réussis autour du très expressif — c’est qu’il faut un regard affûté pour aussi bien rendre la duplicité des chats. Le tout est servi par un noir et blanc souligné d’un beau roux, en l’honneur de Michel. Sans renouveler fondamentalement le genre « j’écris sur mon animal », l’album fonctionne très bien et échappe au pire écueil : la mignonnerie gnangnan. Ici pas de tabou sur l’urine, le vomi ou l’haleine fétide de votre ami poilu, ni sur l’envie de meurtre qu’il peut susciter chez vous après un énième pipi sur votre lit. L’auteure aime son chat, mais elle est lucide et se garde le mot de la fin, qu’elle lui adresse : « Vous êtes vraiment des gros connards, c’est ça ? »

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