Vor #1
Après huit ans passés dans les geôles de Géorgie, Tariel n’a qu’une idée en tête : obtenir « ses étoiles » pour devenir un « vor », un parrain de la mafia, le grade ultime. Mais il a une mission à remplir. Envoyé sur la Côte d’Azur, il doit rallier des ennemis à sa cause, alors que la guerre fait rage entre clans Tchétchènes et Géorgiens…
Présenté comme un spécialiste du grand banditisme, le scénariste Jérôme Pierrat, qui travaille par ailleurs sur des séries, livres ou documentaires (Braquo, Marseille Gangsters), tente ici, pour sa première incursion dans la BD, l’exercice du récit de mafia. Pour contexte, des clans rivaux qui exportent en France leurs luttes d’influence. Pour anti-héros, Tariel, assassin tatoué et violent, capable d’empathie pour ses proches et doté d’un sens moral plus aiguisé que ses collègues. Classiquement, l’auteur creuse ensuite le dilemme moral de son personnage. Mais connaître à fond le sujet n’est pas forcément gage d’une bonne BD et le résultat, pas mauvais, souffre néanmoins de lourdeurs. Car Pierrat connaît la chose trop bien et peine parfois à délayer la matière documentaire. Alors oui, le scénario est crédible et les personnages sont des archétypes acceptables, mais on ne s’y attache guère car la narration, poussive ou expéditive, et les dialogues, bavards, ennuient assez vite. Vincent Burmeister, au dessin, s’en sort correctement dans l’énergie mais perd ensuite en lisibilité. L’ensemble peine donc à convaincre sur la durée. Car au-delà d’une quête d’étoiles anecdotique, ce réaliste récit de mafia demeure bien trop convenu dans ses ressorts.
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