Warm up #2
Pas simple de se lancer dans une bande dessinée autour des sports mécaniques. Déjà, le sport s’est rarement révélé comme un bon sujet de BD en soi, l’intensité et le mouvement inhérents à une telle activité étant complexes à reproduire en cases et textes. De plus, concernant la formule 1 ou la moto, on se heurte au défi technique du réalisme des véhicules et du dessin de la vitesse. Et puis, Michel Vaillant a durablement imposé sur ce non-genre une marque vintage et/ou ringarde difficile à effacer – pour preuve la récente relance de la série. Alors quand débarque Warm up, une série en six volumes autour de la moto, on craint le pire…
Bonne surprise, le premier tome est plutôt plaisant. On suit Nathan, pilote prodige en pleine ascension dans le milieu professionnelle et futur marié/jeune papa. Les courses sont superbement mises en scène, le dessin ultra réaliste mais éclairé de couleurs douces et subtiles est convaincant. Côté scénario, le beau héros se retrouve empêtré dans des affaires de drogue et de go fast impliquant son petit frère, et cette dose de thriller moyennement crédible passe tout de même, car elle injecte une dramaturgie nécessaire. Renaud Garreta (Insiders, Le Maître de Benson Gate…) semblait avoir réussi son audacieux pari. Mais le deuxième volume prend le virage du polar tandis que Nathan agonise à l’hôpital, et on n’y croit plus une seconde. Si on est fan de grosses bécanes et qu’on est pas regardant sur les poncifes du récit de braquage, la lecture de Warm up remplira son rôle de divertissement léché. Sinon, on se lassera rapidement de cette enchaînement de courses et de courses-poursuites à deux-roues et on se désolera d’une intrigue tirée par les cheveux et de personnages monolithiques. La bonne surprise du premier tome a fait long feu, dommage.
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