W.E.S.T. #5 ****
Par Christian Rossi, Xavier Dorison et Fabien Nury. Dargaud, 13,50 €, le 22 mai 2009.
Selon Xavier Dorison, l’envie au départ de W.E.S.T. était de faire « un western à la X-Files ». Et force est de constater que la mission est réussie. Les trois auteurs ont même porté leur série bien au-delà de ce premier désir, pour composer une plongée crépusculaire et fantastique dans une Amérique au tournant de la modernité.
Revoilà donc la Weird Enforcement Special Team, groupe de mercenaires de l’occulte oeuvrant au service de la Maison Blanche, dans le plus grand secret. Cette fois, c’est leur chef, le charismatique Morton Chapel, qui est confronté au Mal. Sa fille est en effet plongée dans un état catatonique depuis la mort de sa mère, abattue sous ses yeux par Chapel des années plus tôt. Ce dernier sait que sa fille, comme sa défunte épouse, est possédée par un démon qui ne demande qu’à prendre vie. Jusqu’où ira-t-il pour sauver sa fille et détruire l’esprit malin?
Ce cinquième volume, d’une série fonctionnant en diptyques, avance sur un chemin des plus funèbres. Chapel perd les pédales, son équipe se disloque et les meurtres horribles se multiplient autour de la jeune femme possédée. L’espoir s’amenuise de page en page, dans un suspense de plus en plus intense. Un effet renforcé par les majestueuses images de Christian Rossi: sa maîtrise de la couleur directe lui permet de souvent se passer du trait noir, baignant ainsi ses séquences dans une atmosphère à la fois lumineuse et morbide. L’artiste pousse son dessin aux frontières du réalisme, avec une parcimonie dans les effets et un sens du dessin juste qui impressionnent. Avec son solide scénario et son esthétique sublime, W.E.S.T. est une réussite totale.
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