De grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités… même celle de se venger. C’est du moins ce que pense Haru, une sniper redoutable, capable d’entrevoir la flamme même de la vie à travers les obstacles ! Dans ce monde uchronique où un ersatz de la Première Guerre mondiale a eu lieu, son unité – sa famille d’adoption – a été décimée ! La paria était heureuse d’avoir trouvé des amis comprenant enfin son étrange pouvoir, qui avaient choisi de ne pas s’arrêter à son visage sinistre… Mais tout cela a pris fin, injustement. C’est cela la guerre.

Wizard of the Battlefield est un road movie doublé d’une quête rédemptrice, une variation sur les thèmes de la culpabilité d’être la dernière en vie, et de la colère aveugle. Haru va rencontrer nombre d’autres soldats haut en couleurs, qui forgeront le caractère de la coquille vide qu’elle est devenue.

Avec son graphisme rond et chaleureux, limite cartoonesque, le décalage entre les horreurs montrées et les personnages aux bouilles d’ange fonctionne à merveille. Le côté surnaturel de certains adversaires d’Haru ne parvient pas à entacher cette délicieuse atmosphère rétro dégagée par un manga qui fait penser à certains grands classiques de guerre hollywoodiens, comme Un pont trop loin, ou encore Quand les aigles attaquent. Trépidant, humain, parfois drôle, souvent tragique, Wizard of the Battlefield est un manga outsider, qui sort de nulle part mais hors du lot.

Kara