Wizzywig, portrait d’un hacker en série
Etats-Unis, fin du XXe siècle. Kevin « Boingflop » Phenicle, petit génie de l’informatique, découvre qu’avec quelques lignes de code bien pensées et pas mal de nuits blanches, les jeux vidéo ne sont plus verrouillés, le téléphone devient gratuit et le FBI n’a plus de secret. Avant de vivre sous de fausses identités, d’être rattrapé par la justice et d’écumer les geôles américaines, pas franchement réputées pour leur confort.
Ed Piskor, dont le style descend directement d’un Robert Crumb et des comics de la contre-culture américaine, signe là son premier livre en solitaire, dans un noir et blanc qui évoque à la fois l’austérité des premiers écrans et la tristesse des banlieues américaines. Son roman graphique sombre, violent et cynique, inspiré des faits d’armes des pirates, nous plonge dans l’histoire de l’informatique, des temps lointains où les modems crissaient jusqu’à Wikileaks. Il brosse un portrait fouillé des hackers et des no life. Et si les clins d’oeil à Steve Jobs et Steve Wosniak, les fondateurs d’Apple, parleront surtout aux plus geeks d’entre nous, pas besoin d’en être un pour apprécier ce récit aussi efficace que la NSA.
Publiez un commentaire