Wolverine: mutant service minimum
Avec la mise en chantier de nombreux films de super-héros, Marvel semble clairement avoir adopté la stratégie du « travailler plus pour gagner plus ». À ceci près qu’il s’agirait plutôt de « produire plus pour vendre plus », car de son premier spin-off des X-Men, consacré à Wolverine, n’émane pas une si énorme quantité de travail, notamment du côté des scénaristes.
Ce premier X-Men Origins: Wolverine se contente en effet du service minimum. À savoir expliquer qui est le mutant griffu, d’où il vient, ce qu’il a vécu avant de devenir un X-Men aux côtés du Pr Xavier. On a donc droit à une séquence introductive expéditive mettant en scène le héros enfant, et la découverte tragique de ses griffes d’os sortant de ses mains. Puis d’un générique relatant, entre le défilement des noms des membres de l’équipe du film, l’engagement de Logan dans l’armée, pendant les deux guerres mondiales et celle du Vietnam, avec son demi-frère, le un-peu-griffu Victor. En quelques minutes, on aura donc compris que nos deux héros sont indestructibles, ne vieillissent pas et que Victor semble beaucoup plus sadique que Logan. Ça, c’est fait.
Ensuite vient l’action, et la meilleure partie du film. Car, oui, les moyens sont là, et on assiste à un plaisant film de héros, avec cascades et explosions, meurtres et trahisons. Hugh Jackman, muscles saillants et barbe nickel, est toujours parfait en Wolverine. Liev Schreiber (son double méchant) est également convaincant, tout en animalité. Mais, il y a hélas toujours un « mais », on reste un peu frustré devant ce déballage d’effets spéciaux.
En effet, les séquences spectaculaires, si elles régalent véritablement les yeux (joli combat sur une centrale nucléaire entre Wolverine et le terrible Deadpool, un mutant ultime possédant les pouvoirs de plusieurs mutants à la fois), sont plombées par un emballage général terriblement plat. Et qui ne fait que mettre en relief les quelques maladresses et faux raccords du film: les griffes numériques mal intégrées, la disparition du slip de Logan dans sa piscine à adamantium (hahaha!), l’incohérence de la perte de mémoire finale du héros… Et que dire de Gambit, ce pâle et inutile héros, sosie de Vincent Perez, qui manipule des cartes de poker comme Steven Seagal des couteaux de cuisine dans Piège en haute mer, ainsi que des autres personnages secondaires (la copine de Logan, le colonel Stryker), mornes faire-valoir du duo principal?
On attendait nettement plus d’un film consacré à un des plus intéressants des X-Men. Son passé obscur, sa puissance animale, sa marginalité devaient en faire un personnage de cinéma fort. Mais l’intrigue linéaire qui nous est servie ici ne lui donne pas l’envergure qu’il mérite, et ne semble proposer qu’un nouvel épisode commercial de la saga X-Men, à l’image de son précédent volet (X-Men 3): correct sans plus.
Restons toutefois optimiste et plaçons donc notre espoir dans les suites de l’histoire de Logan, qui pourrait démarrer au Japon, comme semble l’indiquer la courte séquence glissée après le générique de fin…
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X-Men Origins: Wolverine
Film de Gavin Hood. Avec Hugh Jackman, Liev Schreiber, Danny Huston…
1h45. En salles le 29 avril 2009.
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« Avec la mise en chantier de nombreux films de super-héros, Marvel semble clairement avoir adopté la stratégie du “travailler plus pour gagner plus”. »
au contraire de Iron Man, Hulk et autres Captain America, ce n’est pas Marvel qui produit le film mais la Fox.
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« Avec la mise en chantier de nombreux films de super-héros, Marvel semble clairement avoir adopté la stratégie du “travailler plus pour gagner plus”. »
au contraire de Iron Man, Hulk et autres Captain America, ce n’est pas Marvel qui produit le film mais la Fox.
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