Y-FRONT Mouse
À moins de s’appeler Keith Richards, toute rockstar finit par payer ses excès. C’est le cas de Y-FRONT Mouse, rongeur au slip crade, et étoile déchue des années 1980. Sa notoriété, il l’a perdue en désintox et sa guitare, il l’a troquée pour la binouze et les psychotropes. Avec son ex-manager Goldtooth – une dent en or, littéralement –, ils enchaînent les tentatives de come back foireux, tels des Minus et Cortex qui n’essaieraient pas, eux, de conquérir le monde… mais plutôt le fric, la coke et les groupies.
Recueil de formats courts (quatre à huit planches) parodiant le star-system avec acuité, Y-FRONT Mouse titillera les amateurs d’épisodique irrévérencieux. On pense aux Ultimex, Pascal Brutal et à tous ces anti-héros odieux qui incarnent plus ou moins gentiment le monde moderne. Pour former son monde à elle, la Japonaise Takayo Akiyama – installée à Londres – emprunte un style graphique libre et rebondi qui rappelle davantage l’underground occidental que l’école nippone. Une ambiance de pub dépravé avec, en prime, ce petit twist psychédélique, cet accouchement d’animaux acidulés qu’on associe sans mal aux racines de l’auteure.
Principalement en noir et blanc, c’est lorsque la couleur intervient que Y-FRONT Mouse rayonne pleinement. L’épisode Going to Jamaica, notamment, est un chouette exemple de bonbons chromatiques et de mises en page novatrices, hors des carcans de la case rectangulaire. On voudrait tellement plus de planches de cet acabit… C’est que cet univers se referme un peu vite, donnant l’impression de ne pas atteindre son plein potentiel. Pour un second tome encore plus réussi, peut-être ?
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