Par Jérémie Royer et David Blot. Manolosanctis, 14,50 €, septembre 2011.

John a une vingtaine d’année en 2003 et un appartement new-yorkais hérité de sa mère. Mais au lendemain de son arrivée dans la Grosse Pomme, il se réveille… en 1960 ! Il ne se laisse pas déstabiliser longtemps, se fait des copains musiciens, fréquente les milieux branchés du moment, tombe amoureux d’une blonde libérée… et fonde un groupe de rock qui prend la place des Beatles qui ne sont pas encore nés…

Quelle est maligne cette idée de paradoxe temporel ! Car cette plongée dans les swinging sixties permet de croiser toutes sortes d’artistes du moment, dans un esprit léger propre à cette décennie qui va faire le deuil de Elvis pour se passionner pour les Beatles. Documenté sans être lourd, le scénario de David Blot (Le Chant de la machine) donnera immanquablement envie de se réécouter les plus belles galettes de ces années-là, et bien sûr le Yesterday éponyme. Côté dessin, Jérémie Royer (auteur du frustrant La Traversée, déjà chez Manolosanctis) possède un trait sobre et parfois hésitant, un peu faible sur les décors, mais qui possède une sincère énergie. Ensemble, les deux auteurs proposent un début de série bien foutu et surprenant, dont il nous tarde de découvrir la suite. Un agréable moment de lecture.

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