Yojimbot #1
Quand on est un robot samouraï, la vie s’écoule paisiblement, de rondes en rondes, parfois ponctuées par un combat au sabre entre collègues, pour ne pas perdre la main. Après tout, il faudra bien protéger les humains du danger si un jour ils sortent de leurs abris anti-atomiques et reviennent visiter le parc d’attraction ! Ça tombe bien, Hiro et son père ont bravé le monde extérieur et semblent avoir des ennuis.
Grâce à Sylvain Repos, l’hiver nucléaire n’a jamais été aussi coloré. L’ambiance du parc abandonné est sereine, bucolique. Elle colle parfaitement à celle des films de samouraïs – ceux de Kurosawa en tête évidemment – dont s’inspire l’auteur pour son cadre et ses personnages de métal. Les humains semblent de trop dans ce monde qu’ils ont eux-même détruit, pour une raison qui reste encore à découvrir, et viennent en perturber la sérénité.
Jouant avec les codes, entre ligne claire et manga, le dessin est vif et la mise en page au service de scènes d’action d’une efficacité folle. C’est beau. Certaines cases, graphiques et puissantes, mériteraient même d’être encadrées.
Ultra référencé, Yojimbot est un cocktail improbable : au Japon médiéval et au post-apo, s’ajoutent aussi des éléments de cyberpunk. Et pourtant, le mélange fonctionne parfaitement et l’album se dévore avec plaisir. Le scénario, simple en apparence, distille des indices sur un univers maîtrisé et une intrigue plus complexe qu’on a hâte de découvrir dans les tomes suivants.
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