Zazie dans le métro
Par Clément Oubrerie d’après Raymond Queneau.
Gallimard, 15 €, le 19 juin.
La mère de Zazie ayant décidé de passer deux jours avec son nouveau jules, elle laisse sa fille à son oncle Gabriel dès leur arrivée à Paris. Le tonton est décidé à balader sa nièce aux quatre coins de la capitale, mais Zazie, gamine effrontée aux réparties fulgurantes, s’en fout : ce qu’elle veut, c’est aller dans le métro ! Lequel est en grève… Commence alors une farandole entre sites touristiques et Paris by night, ponctuée de rencontres hautes en couleurs. En 1959, Zazie dans le métro fait de Raymond Queneau, membre du Collège de Pataphysique et futur cofondateur de l’OuLiPo (Ouvroir de Littérature Potentielle), un véritable auteur populaire. Cinquante ans plus tard, son roman n’a pas pris une ride et reste un ouvrage viscéralement réjouissant, notamment grâce à des dialogues d’une richesse rare, faisant poétiquement se rencontrer un français littéraire et la langue de la rue. Ce livre est d’autant plus appréciable aujourd’hui qu’il explose avec énergie tous les carcans du politiquement correct ! Le trait fin et la mise en scène dynamique de Clément Oubrerie collent parfaitement à cette liberté de ton. Délaissant pour un temps Aya de Yopougon – l’excellente saga ivoirienne qu’il signe avec Marguerite Abouet chez le même éditeur -, le dessinateur reste d’une grande fidélité au texte original de Queneau tout en imposant son style graphique. Dès les premières images, il nous lie aux pas de Zazie et à ses attachants compagnons de vadrouille. Un bonheur !
Olivier Maltret
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