Zelda #1
Malgré son nom, Zelda n’a rien d’une princesse. Car cette jeune femme, rédactrice pour un magazine people (à son grand dam), est féministe. Et pas qu’un peu. Du genre à refuser de s’épiler, de se marier ou d’avoir des enfants, et qui n’hésite pas à se faire entendre. Pas facile en effet de garder son calme avec de telles convictions quand on est confrontée quotidiennement au sexisme ordinaire…
L’album, traduit du suédois, se présente sous la forme d’une série de strips très courts, sans liens entre eux mais regroupés en chapitres thématiques (les mecs, la famille, la carrière, etc.). Le dessin pas toujours très harmonieux peut rebuter au premier abord, mais colle finalement plutôt bien au ton comique, acerbe et rentre-dedans.
Lina Neidestam arrive à mettre en scène intelligemment et avec beaucoup d’humour des concepts des théories queer et féministes, tels que l’hétéronormativité, le mansplaining ou encore le polyamour. Un autre point fort de l’album est qu’il ne se prend pas au sérieux, et l’auteure prend un malin plaisir à mettre en évidence les contradictions de la protagoniste qui, malgré ses efforts, ne pratique pas toujours ce qu’elle prêche… Pas sûr en revanche que cela prenne avec le grand public qui, pour peu qu’il ne soit pas sensibilisé aux problématiques du féminisme moderne, ne verra sans doute en Zelda qu’une énième hystérique gesticulante.
Pour les autres, on vous conseille cette lecture revigorante loin du politiquement correct, qui réussit le pari d’user d’humour et d’autodérision pour traiter avec justesse d’un sujet on ne peut plus polémique. Et en attendant la chute du patriarcat, « La lutte continue » !
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