Par Sophian Cholet et Olivier Perru. Soleil, 13,50 €, le 23 juin 2010.

Habitués des histoires de zombies, vous ne serez pas dépaysés par cette nouvelle série au titre sans détour. Bienvenue donc dans une Amérique infestée de morts-vivants cannibales, porteurs d’un virus qui vous transforme en cadavre marcheur et décérébré moins de 24h après une morsure. On suit des survivants, pillant ce qui reste à piller dans les supermarchés, se regroupant pour s’entraider, se méfiant du moindre signe de blessure. Un enfant peut-il grandir dans un monde hanté par la mort ? C’est ce qu’espère Sam, à la recherche de sa fille disparue, et qui tombe sur Josh, un gamin plein de vie, mais épileptique…

Ce premier tome jouit d’une voix off joliment écrite, abondante mais rythmée, qui permet de vivre la survie de l’intérieur. Mais la vraie bonne idée est l’introduction de personnages d’enfants, trop souvent absents des histoires de zombies. Par leur enthousiasme et leur fausse naïveté, ils apportent ce qu’il faut d’énergie vitale dans un monde pourrissant. Le dessin solide de Sophian (jeune auteur dont c’est la première BD), soutenu par une gamme de couleurs nuancée (dans le terne) de Simon Champelovier, rend palpable ce premier étage de l’enfer, et emmène le lecteur sans forcer dans cette spirale de violence. Mais l’ombre de séries de zombies antérieures, et notamment l’ultime récit du genre, Walking Dead, plane de manière trop insistante sur cet album. Décor semblable, protagonistes nécessairement proches, motivations communes, le genre zombie a des codes finalement assez stricts, qui ont tout été abordés en BD. Un vrai bon album dans la grande famille des morts-vivants donc, mais pas suffisamment original pour faire oublier ses prédécesseurs.

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