S’il vous prend une bouffée de chaleur cet été (dans un bureau mal ventilé ou sur une plage sans parasol), réfugiez-vous dans la piscine géante de Marine Blandin. Pour son premier album, la jeune auteure coince ainsi ses personnages dans un complexe nautique labyrinthique duquel ils ne peuvent pas sortir. Un one-shot humide, étonnant, et terriblement dynamique, pour une des plus jolies surprises de cette première moitié d’année.

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Amateurs de séries B et de sensations fortes, cet album est pour vous. On y trouve une splendide histoire d’amour et de loups-garous-bikers. Un tonitruant clin d’oeil au cinéma de Hong-Kong (polar+kung fu), qui, en prime, explique un peu le passé de l’héroïne de la série Freak’s Squeele. Et enfin, un duel horrifique et gore dans le désert. Mené par Run (Mutafukaz), cette anthologie « tarantinesque » est un régal pour les yeux et le plus bel hommage possible au cinéma d’exploitation. De la bombe en BD, littéralement.

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Initialement parue chez Dupuis sous le titre Makabi, puis interrompue, cette série vient de renaître chez Bamboo, avec nouvelle maquette, nouveau titre et aventures inédites. Et c’est tant mieux, car ce thriller psychologique gagne au fil des volumes de l’épaisseur et de l’intérêt, Luc Brunschwig prenant le temps d’élaborer des personnages complexes, loin des poncifs habituels. On y suit Lloyd Singer, pâle comptable du FBI et justicier à ses heures, qui va mettre son empathie et son sens des relations humaines au service de la justice… quitte à se perdre lui-même. D’autant que, côté famille, ça ne va pas fort. Admirablement bien montée et portée par une ligne claire classique et convaincante, cette histoire de serial killer pas comme les autres est passionnante, juste et sobre. Ça nous change des bêtes polars d’été.

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Projet atypique, courageux et malin, Les Autres Gens ont célébré leur première année au printemps dernier. Un an de feuilleton en ligne, à raison d’un épisode quotidien, disponible moyennant un abonnement modique. Ou la vie de Mathilde, Camille, Romain, Louis et les autres, imaginée au jour le jour par Thomas Cadène et dessinée par des dizaines d’artistes différents. Les éditions Dupuis ne s’y sont pas trompées, et ont déjà publié deux recueils de cette aventure éditoriale innovante, deux pavés parfaits pour les vacances, qui seront complétés par un 3e dès le mois d’août, et qui donneront aux accros des écrans une bonne raison de s’abonner à la version numérique quotidienne.

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Sans doute le projet le plus intéressant de ces dernières années aux Humanos, la galaxie Lucha Libre s’enrichit d’une intégrale de bon aloi, qui reprend sous format cartonné les 6 premiers volumes de l’anthologie. Ni plus, ni moins. On y retrouve toute la verve potache et référentielle de Jerry Frissen et de ses acolytes dessinateurs Bill, Gobi, Fabien M., Hervé Tanquerelle, Nikola Witko, Christophe Gaultier et Romuald Reutimann. S’il ne fait pas trop chaud cet été, ça vous donnera envie de porter un masque de catch mexicain. Si c’est la canicule, vous opterez alors plutôt pour une margarita bien fraîche. D’autant que la deuxième tournée, heu intégrale, est prévue pour la rentrée.

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Elle aime la bière, ne pas écouter les conseils et conduire son tank. Et surtout, elle adore quand ça défouraille. Tank Girl, anti-héroïne créée par Alan Martin et Jamie ‘Gorillaz’ Hewlett, vit une nouvelle jeunesse chez Ankama, dans des comics à l’édition soignée et à la traduction convaincante (car c’est un vrai défi de retranscrire la logorrhée punk des personnages et les blagues décalées qui ponctuent chaque case). Au fil des tomes et des scénarios délirants, on admire aussi le trait puissant de différents dessinateurs, notamment celui à se damner d’Ashley Wood (dans The Gifting) et celui plus cartoon de Rufus Dayglo (dans Vision of Booga). Cette dernière histoire est plus calme et plus romantique que les autres, et ça fait aussi du bien. En attendant une nouvelle aventure de Tank Girl, spécialement conçue pour le label 619 d’Ankama, dessinée par le très doué Jim Mahfood et annoncée pour 2012. Il est plus que temps de vous y mettre, donc.

Lire l’interview d’Alan Martin.
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Pendant les vacances, on a aussi le droit de lire des choses pointues, denses, universitaires pourquoi pas. Il semble alors judicieux de se plonger dans la thèse d’arts plastiques de JC Menu, au moment où ce dernier vient de quitter L’Association, structure qu’il a co-fondée il y a plus de 20 ans. Son travail au sein de la maison d’édition est d’ailleurs au centre de la deuxième partie de cette thèse soutenue à Paris-I Panthéon-Sorbonne. Mais on pourra aussi découvrir ses recherches sur la forme de la bande dessiné, son histoire et ses potentialités. Ainsi que des réflexions, plus ou moins agréables et argumentées sur le monde du 9e art. Un pavé de plus de 500 pages, pour les plus robustes d’entre vous.

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Phénomène de la blogosphère BD, confirmé en librairie avec le succès de ses recueils, Boulet poursuit son bonhomme de chemin dans la bande dessinée, et ses Notes, éditées avec soin dans la collection Shampooing des éditions Delcourt, montrent une vraie évolution dans son travail. Ainsi, le tome 5 paru en début d’année, qui regroupe des notes de juillet 2008 à juillet 2009, souvent autour du thème de la fin du monde, fait preuve d’un grand talent de mise en scène, de découpage, de dialogues et de dessin, rarissime sur le net, et pas forcément courant en papier non plus. Drôles, intelligentes et pertinentes, ses histoires courtes mêlant culture geek et anecdotes quotidiennes, interrogations scientifiques et feuilleton de SF, sont un vrai régal. Et confirment Boulet comme un des meilleurs auteurs de sa génération, dont on attend impatiemment qu’il se mette à un projet plus ambitieux.

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Les prolifiques Merwan Chabane et Bastien Vivès ont bouclé en un an seulement une fascinante trilogie antique et métaphysique. Ou l’histoire de légionnaires romains partis, sur demande de l’Empereur, explorer les confins du monde. Une quête de l’impossible, aux portes de la folie, dotée d’un graphisme somptueux, aux couleurs rouilles et bronze d’une grande originalité. La plus belle réussite de la collection Poisson pilote depuis Miss pas touche.

Lire la critique du tome 3.
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Premier volume du monument autobiographique de Tatsumi, l’auteur de Good Bye, Les Larmes de la bête ou L’Enfer, ce livre est le témoignage d’une vie, d’une passion, d’un métier et de l’évolution du milieu de la bande dessinée japonaise à partir de l’après-guerre. Entre travail historique subjectif et chronique d’une épopée éditoriale stimulante, un manga incontournable, une saine (et longue) lecture d’été.

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Dans la famille des bouquins à ne pas prêter aux enfants, je voudrais la collection BD Cul des Requins marteaux. Petits livres, mais maxi plaisir. L’opus signé Micol est d’ailleurs un superbe porte-étendard pour ce label : désopilant et bandant, son récit de SF vintage 70’s enchaîne blagues potaches et scènes de fesse, avec une légèreté parfaite et un dessin à se pâmer. Miam, miam, miam. (et en achetant un livre des Requins marteaux, vous aidez l’éditeur à se sortir d’une mauvaise passe; allez, un bon geste, vous ne le regretterez pas!)

Lire notre Sélection érotique #4.
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L’Américain Terry Moore est connu pour sa longue et attachante série Strangers in Paradise. Ici, il a choisi de se détourner des intrigues du quotidien pour raconter la cavale d’une jeune femme ordinaire sur qui tombe une curieuse pluie de métal, issue d’une expérience militaire, et qui prend peu à peu possession de son corps. L’auteur réussit la prouesse de mêler thriller fantastique haletant et portrait crédible d’Américains banals, dotant ses personnages (surtout féminins) de personnalités fortes et palpables. Du super-héroïsme façon série télé dramatique, qui d’ailleurs intéresse Hollywood. Addictif et brillant.

Lire la critique du tome 1.
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Voici typiquement le genre de bouquin à laisser traîner sur la table du salon de sa villégiature estivale : vous verrez, un de vos hôtes/amis/copains/frères va le prendre négligemment, le feuilleter vite fait… et ne le rendra qu’une fois achevé ! Car les recueils de strips de Nemi (dont le troisième est sorti en début d’année) ont ceci de percutant qu’ils séduisent bien au-delà de la communauté gothique à laquelle appartient l’héroïne. Ses gags empruntent ainsi aux registres geek, rock, pipi-caca, garçons/filles, etc., et touchent donc un large éventail de personnes. Mais sans jamais verser dans le platement consensuel. C’est simple, frais, efficace. Comme un bon cocktail (un peu piquant tout de même).

Lire la critique du tome 1.
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Les séries concept ont eu le vent en poupe dans les années 2000 et on se demande si elles peuvent encore se renouveler. La réponse est oui, avec cette mini-saga en 6 tomes, qui met en scène autant de protagonistes mêlés, de plus ou moins près, à la découverte d’un lien magique entre les individus : une aura qui rattache certaines personnes entre elles, sur toute la planète, à leur insu. Une firme a mis le doigt sur ce don extraordinaire… Mais je ne vous en dis pas plus, car Alter Ego puise sa force dans les éléments qu’elle distille au fil des albums. Albums qu’on peut lire dans n’importe quel ordre, les histoires s’entrecroisant joliment, avec un dessinateur différent à chaque fois, mais selon une vraie cohérence graphique. Jusqu’ici, une étonnante réussite, un parfait divertissement.

Lire la critique des tomes 1 et 2.
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Ils sont 12, nés le même jour, avec des pouvoirs hors du commun. Sauf qu’un soir, ils en ont abusé et ce fut la fin du monde… ou presque. On les retrouve dans un Londres inondé, tentant de recréer un semblant de communauté avec quelques survivants. Mais ces FreakAngels ont bien du mal à voir à long terme et surtout se sentent menacés par l’un d’entre eux… Brillante histoire de survie dans un monde post-apocalyptique, ce webcomics édité en album (six prévus) fascine par son ton so british (vannes et rock’n’roll) et la description si réaliste de la vie de jeunes gens d’aujourd’hui. Une vraie bonne série qui fait un peu froid dans le dos.

Lire notre Sélection comics du mois de mai.
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