7e Étage ***
Par Åsa Grennvall. L’Agrume, 16€, mai 2013.
Ne vous laissez pas duper par la jolie couverture de l’album : des petites fenêtres ornées de rideaux sur un fond bleu vert. Le récit, lui, est d’une rare violence. « De l’extérieur, avertit la quatrième de couverture, nous formions un couple parfait. Nous étions toujours collés l’un à l’autre. Comment aurions-nous pu ne pas être heureux ? ».
Le récit commence en effet par une histoire d’amour. Åsa, étudiante en art, est séduite par Nils, le garçon le plus populaire de l’école. Mais rapidement, celui-ci se montre jaloux et possessif. Extrêmement. Dans les reproches qu’il fait à Åsa, Nils reste évasif. Si bien qu’elle prend peu à peu sur elle culpabilité et tourments. Un jour qu’ils regardent la télévision, elle émet un soupir. Il se met alors à hurler en lui demandant si c’est l’homme de la télévision qui lui fait cet effet là. Elle écrit : « J‘ai appris à respirer sans faire de bruit. Comme ça, je ne risquais plus de respirer au mauvais moment. » La punition ne tarde pas. Les premiers coups pleuvent. Suivront beaucoup d’autres.
Dans ce journal intime autobiographique soutenu par Amnesty International, l’illustratrice suédoise Åsa Grennvall n’hésite pas à s’adresser directement au lecteur, le prenant ainsi à témoin des scènes de violence conjugale. En noir et blanc, avec un dessin souffrant de faiblesses telles que l’on peine parfois à reconnaître les personnages d’une case à l’autre, elle réussit malgré tout à communiquer son angoisse, son trouble, et toutes les difficultés pour se reconstruire.
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