À la recherche des nouvelles stars de la BD espagnole
Du 29 mai au 1er juin derniers, par une chaleur estivale et sous un soleil resplendissant, se déroulait le Ficomic ou 27e salon international de la bande dessinée de Barcelone ! Résistant à la sournoise envie de bronzer sur une plage, je me suis glissée dans la fraicheur de l’immense hall des expositions de la Fira pour vous faire découvrir les auteurs qui enchantent le public espagnol. Bienvenido !
Sitôt entrée dans le grand espace où se mêlent les stands des éditeurs et les expositions, j’ai compris que ma mission ne serait pas aussi facile que ça. Car les stars des librairies espagnoles ressemblent beaucoup à celles de France. Snoopy, Spirou et Fantasio, Batman ou encore Death Note se disputent les têtes de gondoles. Inondés par les comics, les mangas et la bande dessinée franco-belge, les auteurs espagnols peinent à se faire une place dans les vitrines ou le cœur des lecteurs. D’autant que le marché espagnol n’est pas aussi large qu’en France. Sur la péninsule ibérique, un album qui se vend à 5000 exemplaires fait partie des best-sellers. Rien à voir avec les chiffres à 4 ou 6 zéros qui sont monnaie courante dans nos contrées. Et si le nombre de titres publiés en Espagne a bien augmenté ces deux dernières années, suggérant une bonne santé du marché et permettant la progression de nouveaux éditeurs comme Dolmen, la crise vient toutefois assombrir cette embellie. Y aurait-il tout de même une place pour des héros espagnols ?
Parmi ceux qui rivalisent avec les vedettes du neuvième art, on trouve Cálico Electrónico, un super justicier, qui tente de défendre sa ville, Electronic City, contre les monstres qui l’attaquent. Comment ce petit macho bedonnant, qui ne réussit ses missions que grâce aux gadgets de sa boutique, a-t-il construit sa notoriété ? Grâce à son humour, un dessin cartoon et un parcours hors du commun. Le petit moustachu est en effet à l’origine le héros d’une série animée diffusée gratuitement sur le net, qui est vite passée sur les écrans de télévisions, le succès aidant. Une multitude de dessinateurs assurent la version papier des drôles d’aventures de Cálico Electrónico, qui s’exportent dans d’autres pays hispanophones. Une jolie destinée, mais faut-il toujours en faire autant pour s’assurer un brin de reconnaissance ?
On peut aussi tout simplement choisir d’être persévérant. C’est le cas de Cels Piñol: depuis 20 ans, cet auteur propose des albums qui ont conquis le public et semblent préfigurer la culture geek. Dans ses histoires, Cels Piñol étudie la vie de différentes espèces de fans, tels les amateurs de comics, de littérature ou de cinéma. Dans sa série Fanhunter, ce sont les fans de culture en tous genres qui vont sauver le monde. Alors qu’une terrible dictature s’est abattue sur notre monde et interdit l’accès aux arts et au savoir, des amateurs éclairés vont puiser dans leurs références pour organiser la lutte… Comme Cálico Electrónico, Cels Piñol a choisi l’humour pour séduire les Espagnols. On pourrait en conclure que, pour réussir sa BD en de l’autre côté des Pyrénées, mieux vaut être drôle. Et l’on aurait tort.
Car celle qui a attiré le plus de lecteurs à sa séance de dédicace au salon de Barcelone n’est autre que Victoria Francés, une jolie rousse dont le style gothique est assorti à celui de ses livres. Bien que née sous le soleil de Valence, la dessinatrice de 27 ans développe un univers sombre et mélancolique, empli de clowns tristes, de séduisants vampires et de poupées fanées. Avec trois séries seulement, elle réussi à installer un univers bien à elle qui séduit l’Espagne. La preuve : sa file d’admirateurs était presque aussi longue que celle du grand dessinateur américain Mike Mignola. Publiée aux États-Unis par Dark Horse, Victoria Francés pourrait arriver en France bientôt… Du moins on l’espère !
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