Par Thierry Labrosse. Vents d’Ouest, 13 €, le 9 juin 2010.

Montréal, XXIIe siècle. La Terre est en bonne partie immergée et la majorité de la population joue sa survie, dans une société violente et contrôlée d’une main de fer. Seule une minorité (des riches et des proches du pouvoir, toujours les mêmes!) peut se payer le traitement qui allonge la vie : Jouvex, miracle thérapeutique qui emmène l’humain vers l’immortalité, ou en tout cas vers les 200 ans d’espérance de vie. Face à cette révolution médicale, des groupes de rebelles armés s’organisent pour réclamer la distribution de ce médicament aux enfants malades. C’est au milieu de cette crise que débarque le jeune et naïf Riel, qui sera témoin de violences en tous genres…

Le dessinateur de la série Moréa revient avec une belle et efficace saga de science-fiction qui, si elle ne sort pas vraiment des sentiers battus, possède toutes les qualités pour séduire l’amateur du genre. Un graphisme élégant qui sent bon le crayon, une gamme de couleurs évoquant Bilal, des personnages un peu archétypaux mais attachants (le voyageur candide, qui tombe sur une jolie demoiselle délurée, puis sur un policier droit dans ses bottes), un univers prometteur – avec ce qu’il faut de mystère pour faire rester le lecteur pour le tome 2. Alors, bien sûr, on pourra tordre le nez devant le manque d’originalité de la chose. Mais pourquoi bouder son plaisir devant une bande dessinée de genre réussie ?

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