Adoleschiante
Comme son titre (très bien trouvé) l’indique, Adoleschiante brosse le portrait d’une adolescente pénible et de son entourage. Ici, celui de sa mère, femme au foyer depuis la naissance de ses jumeaux. Les frères, le père, la grand-mère et la meilleure amie complètent le casting par de brèves apparitions. Le cœur du sujet est donc le quotidien d’une adolescente tout à fait typique de sa génération, sans tomber dans la caricature, obnubilée par son téléphone portable et sa connexion à Internet. Elle parle « le jeune » et a des notions plus que lacunaires en Histoire ! Sa mère, son principal témoin, essaie quant à elle de se remettre en selle sur le marché du travail tout en pratiquant un tas d’activités domestiques passionnantes.
Graphiquement, Mademoiselle Caroline invente deux silhouettes à la Laurel et Hardy : une fine et une ronde (surtout des fesses). Ce duo comique fonctionne à merveille et installe les personnages dans leur rôle. Depuis son premier livre (Enceinte), le style de cette autrice prolifique continue d’évoluer. Globalement coloré et joyeux (sauf bien entendu dans Chute libre, carnets du gouffre), son trait au noir est épais et très expressif. On ressent son plaisir à dessiner ses héroïnes.
Fait remarquable, elle utilise beaucoup l’insertion de motifs pour les vêtements et le mobilier. Cela participe de son style, mais l’effet pourra paraître répétitif et parfois disgracieux.
Marie Donzelli, graphiste free-lance dans le livre d’art, signe un premier scénario aux saynètes bien senties et justes. Ces chroniques du quotidien aboutit à un portrait général s’étirant sur une année complète et près de 250 pages, qui se laisse lire sans ennui. Malgré un côté répétitif qui pourra faire bailler les plus réfractaires, l’ensemble est globalement plaisant et drôle.
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