Adulteland
Adulteland, comme son nom l’indique, est un parc d’attraction pour grandes personnes. Au bar, on y discute avec des «robots de conversation» à forme féminine, très perfectionnés et capables d’apprentissage. On y comble la solitude humaine d’un futur proche, trop proche. Baigné d’ombre, un homme inquiet parle avec l’une des hôtesses : pourquoi possède-t-elle les souvenirs et la personnalité de feu son épouse ? Débute un long flash-back.
C’est quoi, être en vie ? Respirer, évoluer, interagir ? À moins que ce ne soit accepter la mort. Adulteland, avant tout, rassemble les manques à combler de quelques êtres à la gueule et à l’âme cabossées. Un morne quotidien peint de masses noires libres, personnelles et très humaines, où chaque planche ressemble à la précédente, matrice de deux cases sur trois qui ne se verra pratiquement jamais transgressée. Une répétition toute trouvée mais un brin fatigante, d’autant que le livre n’échappe pas à quelques longueurs superflues.
Récit intimiste saupoudré de thriller… sur fond de science-fiction, la mixture hétérogène d’Oh Yeong Jin (Mission Pyongyang) aurait probablement gagné à naitre plus directe et épurée, ou en deux livres différents. Le contexte futuriste importe peu, finalement : fallait-il une surcouche de robotique pour parler, notamment, de deuil, d’esseulement ou de culpabilité ? Difficile de se passionner de bout en bout, mais on retiendra un graphisme qui touche en plein cœur et la beauté de quelques scènes, d’une profonde sensibilité.
© 2013 Oh Yeong Jin / Changbi Publishers Inc.
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