Ainsi se tut Zarathoustra
Dans Kaboul Disco, il racontait son long séjour en Afghanistan. Nicolas Wild s’attarde ici sur un personnage particulier, sorti de son imagination (mais inspiré par la réalité). Dans Ainsi se tut Zarathoustra, il raconte comment, par un improbable enchaînement de faits — la rencontre dans un jardin public d’un Afghan en situation irrégulière, puis celle, par son intermédiaire, d’une jeune Franco-iranienne —, il se retrouve à voyager en Iran. Invité par Sophia Yazdani, il découvre le parcours atypique du père de celle-ci, assassiné il y a quelques années. Professeur à l’université de Genève, Cyrus Yazdani était un fervent défenseur de la culture zoroastrienne, issue d’une religion ancienne prônant « les bonnes pensées, les bonnes paroles, les bonnes actions ». Avec talent, Nicolas Wild s’empare d’un sujet aride, et parvient à le rendre non seulement intelligible, concernant, mais aussi amusant et empli de suspense. Usant d’un trait clair et simple en noir et blanc, il se met en scène dans le rôle d’un Candide maladroit et curieux, fil directeur d’un périple étonnant qui le mène jusqu’à Genève, au procès du meurtrier présumé de Cyrus. Beaucoup plus habile en réalité que son personnage, l’auteur apprend beaucoup au lecteur, sans faire preuve d’un didactisme pesant.
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