Aix 2025 : un tour des expos en images
Les Rencontres du 9e art d’Aix-en-Provence proposent jusqu’au 3 mai une série d’expositions fidèles à leur slogan : « bande dessinée et arts associés ». Soit de la BD qui lorgne l’art contemporain et le graphisme, ou dialogue avec le livre jeunesse, la performance graphique, le spectacle vivant…
Après déjà une première incursion l’an dernier, les Rencontres du 9e art d’Aix-en-Provence se sont installées dans le Couvent des Prêcheurs, en plein centre de la ville, dans le quartier du Palais de justice. Mais cette fois, c’est l’intégralité de la programmation qui s’y déroule : expositions, spectacles, ateliers, performances, rencontres et dédicaces. Et ce sur 4 semaines avec des temps forts les week-ends. Tout le programme est à retrouver ici.
Côté expos, le festival propose plusieurs dispositifs malins et sobres, au service de l’originalité des univers dévoilés entre les murs défraîchis de cet ancien édifice religieux doublé d’un collège désaffecté, qui a longtemps servi de décor de cinéma, notamment pour le film La Nonne 2. En extérieur, s’installe le cherche-et-trouve de Sophie Guerrive, Où est Tulipe?, qui sort ce printemps aux Éditions 2042. À l’intérieur, c’est un autre bijou du même éditeur qui attire l’attention : Jeanjambe et le mystère des profondeurs, de Matthias Picard. L’atelier de fabrication de cette BD en 3D avec lunettes a été recréé, et ses « matières premières » de décor sont mises en scène : minéraux ou fossiles d’oursins ou d’étoiles de mer, issus des collections du Muséum d’histoire naturelle d’Aix-en-Provence. Et le clou du spectacle, un mur entier de Jeanjambe dans une grotte à voir en 3D avec les lunettes : l’effet est extraordinaire !
Ensuite, ce sont les monstres des placards de Bruno Salamone (illustrateur d’un texte d’Antoine Dole) qui attireront les petits comme les grands, car les dessins personnels de l’artiste – plus graves voire inquiétants – sont aussi présentés. Le lien entre monde de l’enfance et vision adulte existe aussi dans la salle suivante, intitulée « Rage » et consacrée aux Requins Marteaux, via certains des artistes phares de leur catalogue récent : Juliette Bensimon-Marchina, Moolinex, Martes Bathori, Nikita Karvstov, Amandine Urruty et Winshluss. Dont la sculpture hilarante sur la disparition des dinosaures (coincés sur la terre ferme alors que le reste des animaux évitaient le déluge sur une arche opportune), précédemment exposée à Paris au Musée des Arts décoratifs, est une des pièces phares de la salle.
Jolies découvertes enfin : le travail pop de l’illustrateur et sérigraphe Ben Sanair, avec ses « infernal monsters », inspirés des kaiju et sentai japonais ; les « Amours fantômes » de Mathilde Domecq, dessins réalisés en partie à l’encore invisible, à révéler avec une lumière noire ; et les toilettes (oui oui), décorés de fond en comble par Émilie Gleason, qui réalise l’affiche de l’année.
Une proposition exigeante, riche, variée et tout à fait accessible : un petit bonheur de 9e art bien vivant et intelligent, ça fait du bien.
Photos © BoDoï
Sophie Guerrive
Matthias Picard
Bruno Salamone
Rage – Winshluss
Rage – Juliette Bensimon-Marchina
Rage – Martes Bathori
Rage – Moolinex
Rage – Amandine Urruty
Rage – Nikita Karvstov
Ben Sanair
Mathilde Domecq
Émilie Gleason
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