Dix ans et dix tomes déjà qu’elle nous régale de ses bêtises. Akissi, alter ego de sa scénariste Marguerite Abouet et petite d’Aya, continue à jouer les espiègles dans son quartier de Yopougon, en Côte d’Ivoire. À hurler contre les injustices faites aux petites filles (elle aurait préféré un vélo qu’une poupée à Noël!), à mentir gentiment pour profiter de friandises ou camoufler ses âneries… Et, dans ce dixième tome, à supporter à sa manière le quotidien en confinement. Car les enfants africains comme les autres se sont retrouvés enfermés dedans avec leurs parents reconvertis en professeurs lors de la première vague de coronavirus !

On ne se lasse pas de ces mésaventures d’Akissi, gamine attachante et inventive, véritable cheffe en bêtises dans son voisinage. Car les histoires de Marguerite Abouet permettent de mieux visualiser ce que peut être le quotidien dans une petite ville ivoirienne, et surtout de balayer tout exotisme : les enfants européens peuvent découvrir que leurs copains africains ont souvent les mêmes aspirations et soucis qu’eux, surtout en période de confinement ! Et les parents de la même manière : nombreux seront ceux qui se retrouveront dans le visage éreinté et tendu à l’extrême du papa après un mois coincé à l’intérieur avec ses marmots ! Car le dessin de Mathieu Sapin, tout en mouvement et en expressions comiques, donne merveilleusement corps à cette parfaite comédie jeunesse.