Par Yannick Marchat. La Boîte à bulles, 15 €, juillet 2012.

Albin est intrinsèquement timide, et mal à l’aise avec les femmes. Sans doute un peu trop gros, irrépressiblement maladroit et casanier, ce grand bonhomme au visage doux vit seul dans sa petite maison avec son joli poisson en bocal. Mais un jour, il croise Zélie. Et tombe amoureux de cette fille espiègle et grande gueule, tout son opposé. Leur histoire d’amour ne sera pas des plus simples, puisqu’une soucoupe volante vient de s’écraser dans le voisinage…

Étonnant premier récit long (176 pages) de Yannick Marchat. Plein de romance, de poésie, de visions fantastiques, d’humour taquin et de petits plaisirs simples. L’auteur se laisse ainsi aller, semble-t-il sans tenir compte du temps et des contraintes d’espace, il suit ses personnages vagabonder de banlieue tristounette en forêt luxuriante, en passant par un champ d’astéroïdes et des rues transformées en banquise. Et si on l’accompagne le plus souvent avec plaisir, on se lasse aussi parfois d’un manque de concision et d’ellipses qui auraient pu dynamiser son histoire. Car malgré quelques jolies trouvailles graphiques et une vraie liberté scénaristique, on décroche par moments dans une intrigue qui semble se complaire dans certaines séquences simplement parce qu’elles sont jolies. Au niveau du dessin, l’ombre tutélaire et bienveillante de Franquin, Forest, Fred ou Loisel plane sur l’album, obscurcissant parfois les choix personnels de l’auteur – mais il y a pire comme inspiration. Albin et Zélie se lit donc avec une certaine impression de déjà-vu, un sentiment de récit délayé, mais un sourire sincère devant de vraies jolies choses et une ambiance douce et romantique.

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