C’est une histoire de double confinement. David, astronaute, a choisi de rester à bord de l’ISS pour l’entretenir, alors qu’un attentat terroriste contre SpaceX a entraîné le rapatriement de ses collègues sur Terre. Dans le même temps, Ellen, Madd, Amir, Vlad et Kim apprennent à vivre ensemble dans leur base martienne, eux les premiers humains à fouler la planète rouge. Quand, à force de perdre la boule seul face au vide intersidéral, David tripote ses instruments et réussit à entrer en contact avec Mars, c’est comme un déconfinement qui se profile.

Le confinement, cette étrange période qui a marqué l’année 2020, a aussi infusé sur Max de Radiguès, car c’est durant ces longues semaines qu’il a poursuivi cette histoire démarrée pourtant auparavant, sous forme de fanzine. On le sent, dans sa manière tendre et légèrement caustique de dépeindre les moeurs de jeunes humains coincés – seul ou à plusieurs – dans un espace clos. Mais fort heureusement, l’auteur de Bâtard ou Stig et Tilde ne verse pas dans la ronronnante sitcom ou la parodie de SF : il respecte trop les genres et leurs codes, que ce soit ceux des fictions de conquête spatiale ou ceux de la comédie de jeunes adultes, et sait en jouer avec intelligence. Avec sa ligne souple et élastique, et son regard empathique, il construit un petit monde drôle et malin, au sein d’un chouette album plein de surprises.