Alex est un jeune homme lisse, un peu fade. Plutôt mignon, mais pas assez sûr de lui. Et il peine à se remettre de sa rupture avec Claire. Sa richissime grand-mère va alors lui offrir ce qu’elle pense être la meilleure compagnie possible : un androïde dernière génération, un robot intelligent aux allures de bombe sexuelle. Mais Alex n’est pas à l’aise avec cette créature sans personnalité, et va s’interroger sur le possible éveil à la conscience des androïdes. Un sujet délicat, car un attentat meurtrier, mené dans le passé par de telles créatures hors de contrôle, est encore dans tous les esprits…

C’est un thème classique de la science-fiction, surtout depuis Blade Runner et Philip K. Dick. Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques? Peuvent-ils aimer, choisir, s’enthousiasmer, détester ? A priori non. Mais s’ils le pouvaient, devrait-on les considérer comme les égaux des hommes ? Sarah Vaughn, en compagnie d’un des frères Luna, aborde le sujet avec sobriété, se concentrant sur les interrogations de son héros afin de facilité l’identification du lecteur. Elle joue aussi la carte de la romance en apparence impossible, plutôt une bonne idée pour casser la froideur inhérente aux récits d’intelligence artificielle. Axé sur les dialogues et le fond du sujet, ce premier tome est assez pauvre en action et en rebondissements. Mais il compense en plantant le décor de manière cohérente. Au dessin, Jonathan Luna (The Sword, Girls) est à l’aise dans son registre : un style toujours raide et glacé, qui convient finalement assez bien à ce futur où hommes et machines apprennent à vivre ensemble. Malgré le côté rebattu du sujet, une mise en scène sans relief et un design lisse, on se laisse prendre au jeu. Et à rêver à une histoire d’amour d’un nouveau genre.

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