American parano #1
San Francisco, 1967. À peine sortie de l’école de police, la jeune inspectrice Kim Tyler rejoint l’unité du vieux briscard Ulysses Ford, dopé aux cigarettes et à la junk food. Pour sa première enquête, elle doit élucider l’assassinat d’une jeune femme, retrouvée dénudée près du Golden Gate, un pentagramme inversé gravé au couteau sur son corps. Et si pour son baptême du feu, Kim Tyler avait affaire à un crime satanique ? C’est cet indice qui l’amène tout droit chez Baron Yeval, chantre du satanisme new-age et gourou de l’upperclass de la cité.
À l’écriture, Hervé Bourhis – le Teckel, Juniors, Retour à Liverpool, … – livre un scénario plaisant. Son héroïne, à la croisée de Tintin et de Véra (l’enquêtrice de Scoubibou), est attachante, résolument moderne dans un univers policier machiste, et en proie à un trauma majeur (la disparition de son père, lui-même policier). Le récit est par ailleurs très référencé : une radio, super chrétienne, rappelle les tubes de la fin des années 60 (les auteurs proposent un QR code renvoyant vers une playlist) et l’on perçoit aussi toutes des clins d’oeil cinématographiques, de Sueurs froides, évidemment, aux films de détectives prenant pour décor Frisco ou la côte californienne. Lucas Varela – Métal Hurlant – propose un dessin qui tranche vis-à-vis de l’histoire : une ligne claire en rondeur, s’écartant d’un choix graphique réaliste, qui permet au lecteur de lire ce thriller comme une aventure plus légère. Malgré tout, la palette resserrée autour d’un choix limité de couleurs souligne la noirceur de l’histoire.
Pour leur deuxième collaboration – Le Labo – les auteurs offrent ainsi une histoire inspirée de faits réels, sous forme d’hommage aux États-Unis des années 60-70, pays à la culture fascinante mais qui présente aussi une face noire et traumatique. Un polar à lire pour le plaisir, sans se soucier pour autant de faire des cauchemars !
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